L’économie circulaire, une opportunité pour les investisseurs

2 octobre 2024 | Simon Cholette-Cousineau

Dans leur recherche d’opportunités susceptibles d’apporter un rendement financier supplémentaire, les investisseurs intègrent souvent des considérations qui vont au-delà des mesures financières traditionnelles dans leur processus de prise de décision en matière d’investissement. Ce concept est connu sous le nom d’additionnalité du rendement. L’économie circulaire, dans laquelle les matériaux et les ressources sont réutilisés et les déchets, évités, peut potentiellement offrir des avantages économiques et constituer une voie pour l’additionnalité.

Une étude de l’Université d’Oxford a révélé que les entreprises dotées de solides pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) présentent souvent des risques moindres et de meilleures performances financières à long terme. Cette même étude indique que les entreprises qui ont des stratégies ESG spécifiques et efficaces obtiennent de meilleures performances opérationnelles et que l’évolution de leur valeur boursière est positivement influencée par de bonnes pratiques en matière de développement durable.

Cela pourrait permettre aux investisseurs d’identifier les entreprises qui pourraient avoir des opportunités non réalisées de croissance des revenus ou de réduction des dépenses et de les encourager à adopter des pratiques d’économie circulaire dans l’ensemble de leurs activités. Ce changement n’est pas seulement théorique ; il est déjà en train de se produire. Entre janvier et septembre 2020, les actifs des fonds d’investissement publics axés sur l’économie circulaire ont été multipliés par six, passant de 0,3 milliard de dollars américains à 2 milliards de dollars américains, selon la fondation Ellen MacArthur.

Avantages pour les entreprises et les investisseurs

1. Économies sur les coûts d’emballage

Dans notre économie, nous pouvons constater un gaspillage des ressources dans d’innombrables secteurs et situations. L’emballage, par exemple, peut représenter une bonne partie du coût global des marchandises vendues. La majeure partie de cette valeur est perdue une fois que le consommateur a jeté l’emballage. Pour récupérer cette valeur, le marché se concentre actuellement sur le recyclage de matériaux comme le plastique pour créer de nouveaux produits, tels que des meubles d’extérieur, des matériaux de construction et des tapis de yoga. Cependant, seule une petite partie de ces matériaux recyclables est réutilisée (moins de 12 % dans l’UE, par exemple).

La réutilisation des emballages à plus grande échelle peut représenter une opportunité potentiellement importante. L’industrie de la beauté, par exemple, essaie de réduire les coûts d’emballage en utilisant des bouteilles plus grandes. Certains restaurants et épiceries aux États-Unis offrent réductions aux consommateurs qui apportent des contenants réutilisables : la chaîne de restaurants Just Salad offre des garnitures gratuites aux clients avec des contenants réutilisables. Plusieurs grandes chaînes hôtelières (Mariott International, Hyatt Hotels et InterContinental Hotels) remplacent les flacons de shampoing à usage unique par des flacons réutilisables.

2. Répondre aux préférences des consommateurs soucieux de l’environnement

Les consommateurs accordent de plus en plus la priorité à la durabilité. Selon une étude du Nasdaq, les acheteurs de la génération Z dans le monde entier sont prêts à payer jusqu’à 10 % de plus pour un produit durable. Ils s’intéressent davantage aux questions liées à la durabilité qu’aux marques elles-mêmes et accordent plus d’importance à la durabilité qu’aux mesures d’économie des coûts. Les préférences des consommateurs évoluant vers des produits et services durables, les entreprises qui prennent en compte la durabilité sont mieux à même de fidéliser leurs clients, de conquérir des parts de marché et de stimuler la croissance de leur chiffre d’affaires. En outre, les programmes innovants de réduction des déchets et la conception de produits durables peuvent renforcer l’image de marque et la notoriété d’une entreprise, ce qui lui permet de mieux se positionner dans l’économie verte.

3. Renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement

Le modèle économique linéaire actuel peut conduire à la raréfaction des ressources et, à terme, à leur épuisement, mais un modèle circulaire peut contribuer à atténuer les risques liés à la chaîne d’approvisionnement. En utilisant moins de matières premières, les entreprises sont moins exposées à la volatilité des prix de ces matières. Cette stabilité peut contribuer à la réduction du coût des marchandises vendues tout en aidant à la planification à long terme, car elle réduit la dépendance à l’égard de l’intégration de nouvelles matières premières.

4. Gestion des émissions

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est un pilier central de l’économie circulaire. Pour parvenir à une consommation nette nulle d’ici à 2050, notre économie bénéficierait d’une nouvelle conception des produits, de sorte qu’ils soient fabriqués à partir de ressources réutilisables. En réduisant les déchets à plusieurs stades (de la production à l’élimination), les entreprises peuvent réduire les besoins de production et donc les émissions. La réduction des déchets permet également de diminuer la quantité de matériaux dans les décharges, ce qui réduit les émissions de méthane. Les engagements de neutralité nette pour 2030 et 2050 devenant la norme, les entreprises ont la possibilité d’innover et de mettre en œuvre les meilleures pratiques pour réduire les coûts tout en respectant les engagements relatifs au zéro émission nette (par opposition à l’achat de crédits de compensation du carbone, par exemple).

5. Anticiper les réglementations futures

Les réglementations relatives à l’économie circulaire devraient se développer rapidement dans le monde entier. Par exemple, la Commission européenne a adopté un plan d’action pour une économie circulaire en 2019. En 2022, les chefs d’État et les représentants des gouvernements du monde entier se sont engagés à élaborer, d’ici à la fin de 2024, un accord international juridiquement contraignant visant à mettre fin à la pollution plastique. L’économie circulaire est également un pilier essentiel du pacte vert pour l’Europe, un ensemble de politiques approuvées en 2020 qui visent à rendre l’Union européenne neutre en carbone d’ici à 2050. Des pays en dehors de l’UE, comme le Chili et la Chine, ont déjà adopté des réglementations liées à l’ESG visant à promouvoir l’économie circulaire. En cultivant un état d’esprit innovant et avant-gardiste, les entreprises peuvent commencer à mettre en œuvre des politiques et des procédures d’économie circulaire. Cela peut les aider à éviter d’éventuelles amendes, à réduire les coûts et les risques, et à tirer parti des possibilités offertes par la première marque sur le marché.

6. Diversification des opérations

Participer à l’économie circulaire peut contribuer à diversifier les activités d’une entreprise en matière de conception et de production de produits. En effet, dans l’écosystème circulaire, les entreprises utilisent de vieux matériaux pour créer de nouvelles choses et concevoir des produits ayant une durée de vie plus longue. Cette récupération de valeur peut être développée et mise en œuvre à grande échelle pour un gain économique plus important.

Conclusion

L’économie circulaire est souvent considérée sous l’angle de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais elle peut également offrir des avantages économiques. Les actionnaires peuvent tirer parti de ces avantages lorsqu’ils recherchent des opportunités d’investissement de croissance ou des possibilités de réduction des dépenses pour les entreprises bénéficiaires existantes. La mise en œuvre d’un modèle d’économie circulaire peut aider les entreprises à réaliser des économies financières en récupérant la valeur perdue. Alors que les investisseurs continuent de rechercher l’additionnalité du rendement, ils peuvent encourager les entreprises à mettre en œuvre des pratiques d’économie circulaire, qui pourraient améliorer les rendements financiers tout en contribuant à des changements environnementaux positifs.


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Simon Cholette-Cousineau

Manager, Graduate Leadership Program, ESG Research and Engagement
TD Asset Management Inc.

Simon is a Manager on the ESG Research and Engagement team as part of the Graduate Leadership Program (GLP). The GLP is an enterprise-wide rotational program that provides a diverse range of banking experiences. Simon's experiences include business banking, risk management, credit cards and asset management rotations. As a part of his role, Simon represents the firm on the Global Real Estate Sustainability Benchmark pilot initiative. He also provides proxy voting recommendations and supports the ESG team with client and colleague inquiries. Simon has nine years of large-scale people management experience and has effectively led front-line colleagues and leadership teams across various business units within TD. Simon has been working for TD for 15 years and brings experience from retail banking, insurance, wealth and credit card operations. He holds an MBA from the Telfer School of Management at the University of Ottawa.