L’opportunité de l’IR pour les conseillers

En 2023, 65 % des investisseurs canadiens interrogés ont exprimé leur intérêt pour l’investissement responsable (IR), et les deux tiers des répondants (67 %) aimeraient que leur fournisseur de services financiers les informe sur les options d’IR qui correspondent à leurs valeurs. Cependant, seul un tiers des personnes interrogées ont déclaré que leurs conseillers entamaient des discussions sur l’IR, ce qui indique d’importantes lacunes en matière de services. Année après année, ce fossé persiste, laissant un tiers des investisseurs dans l’attente d’un entretien avec un prestataire de services financiers au sujet de l’investissement responsable. Face à une demande aussi claire de la part des clients, pourquoi tant de conseillers financiers restent-ils à l’écart de l’investissement responsable?

L’Étude sur les perspectives des conseillers en IR de 2024 menée par l’AIR fournira les réponses. Voici quelques-unes des principales conclusions :

– Les raisons pour lesquelles l’IR n’est pas proposé sont le manque de connaissances et de ressources, ou la perception d’une charge administrative. La disponibilité des produits n’est pas un obstacle.

– La formation et les connaissances des conseillers en matière d’IR sont étroitement liées à leur utilisation globale de l’IR. Plus ils ont confiance en l’IR, plus ils l’utiliseront largement dans leur pratique.

– Les conseillers s’appuient sur les sociétés d’investissement – en particulier les grossistes – pour obtenir des informations et se tourneront probablement vers elles pour poser des questions lorsqu’ils introduiront ou augmenteront leur utilisation de l’IR.

– La demande des investisseurs stimule l’adoption par les conseillers.

– Près de 90 % des utilisateurs de l’IR prévoient sa croissance dans les années à venir, et les non-utilisateurs sont ouverts à l’utilisation de l’IR.

Cela signifie que les conseillers financiers qui apprennent à impliquer leurs clients dans les questions ESG et les stratégies d’IR ont beaucoup à gagner.

Lacunes en matière d’exécution – clients et conseillers

Source: 2024 Advisor RI Insights Study – Topline Report

Comment pouvons-nous favoriser une plus grande adoption de l’IR au niveau de la vente au détail? Cela nécessitera une approche à 360 degrés, depuis les conseillers qui s’informeront et serviront leurs clients en fonction de leurs besoins et de leurs priorités, jusqu’aux émetteurs de fonds et aux grossistes qui apporteront le soutien nécessaire.

Il est clair que plus un conseiller possède de connaissances en matière d’IR, plus il est en mesure de répondre aux besoins de ses clients en matière d’ESG et de réduire l’écart de service en matière d’IR. Ces enregistrements du 2024 Advisor RI Bootcamp constituent un excellent point de départ pour tous ceux qui souhaitent s’informer sur les principaux produits d’investissement responsable auprès des gestionnaires de portefeuille et des analystes qui en sont à l’origine.

Et si vous souhaitez en savoir plus sur les actifs et les tendances de l’IR au Canada, ne manquez pas le lancement virtuel de l’édition 2024 du Rapport sur les tendances de l’IR au Canada, qui aura lieu le 19 novembre.

L’occasion est là, mais il nous incombe à tous de jouer notre rôle pour combler le fossé en matière de services liés à l’IR.

Pour plus d’informations sur l’Étude sur les perspectives des conseillers en IR de 2024, contactez Kristen Sheppard à l’adresse kristen@riacanada.ca.

Les divulgations sur les émissions du champ d’application 3 sont là pour de bon

En mars 2024, la Securities and Exchange Commission des États-Unis (la SEC) a promulgué une loi qui oblige les sociétés cotées aux É.-U. à divulguer publiquement les risques et effets climatiques de leurs activités. Les règles de divulgation de renseignements liés au climat de la SEC, attendues depuis longtemps, ont été publiées après des mois de débats publics intenses (y compris une opposition farouche) et un nombre record de 24 000 commentaires soumis par des sociétés, des investisseurs, des auditeurs, des législateurs et d’autres groupes.

Maintenant, et pour la toute première fois aux É.-U., la divulgation de renseignements liés au climat par les sociétés deviendra obligatoire dans le cadre des dépôts auprès de la SEC, et ces renseignements seront assujettis au même degré d’examen et aux mêmes exigences en matière d’audit que les états financiers — faisant en sorte qu’ultimement, les renseignements relatifs au climat seront sur le même pied que les renseignements financiers. Cette décision révolutionnaire avait pour but de contribuer à rendre des renseignements sur le climat « plus fiables » et à « fournir aux investisseurs des renseignements uniformes, comparables et utiles pour la prise de décisions, et aux émetteurs des exigences claires en matière de déclaration », selon Gary Gensler, le président de la SEC.

Toutefois, la SEC a omis des éléments clés. En premier lieu, elle a abandonné les exigences de divulgation des émissions de la chaîne de valeur, connues sous le nom de champ d’application (ou périmètre) 3.*

*Les émissions du champ d’application 3 découlent des activités d’actifs non détenus ni contrôlés par l’organisation déclarante, mais sur lesquelles l’organisation a un effet indirect dans sa chaîne de valeur.

Les émissions du champ d’application 3 représentent l’un des grands défis de la carboneutralité, et ce que le London Stock Exchange Group appelle « l’un des problèmes les plus délicats en matière de finance climatique » . Ces émissions couvrent un large spectre, touchant des sources multiples d’activités de sociétés en amont et en aval, et concernent souvent de multiples fournisseurs et clients tiers. Elles sont également complexes, puisqu’il est onéreux et difficile d’estimer les émissions du champ d’application 3, et à plus forte raison de les mesurer directement. Et souvent, elles représentent l’écrasante majorité des émissions totales d’une société. De plus en plus, les émissions du champ d’application 3 constituent un obstacle considérable pour les investisseurs qui cherchent à réduire les émissions financées dans leurs portefeuilles et à respecter les engagements en matière de carboneutralité.

En excluant les émissions du champ d’application 3, la SEC a amené les sociétés et les investisseurs à se demander si ce serait la fin de la divulgation des renseignements de ce champ d’application pour les émetteurs américains et, plus généralement, de la reddition de comptes en matière d’empreinte carbone d’entreprise.

Les divulgations de renseignements du champ d’application 3 sont plus nombreuses à l’échelle mondiale et aux É.-U.

Voici une brève introduction au champ d’application 3. Au sein de la reddition de comptes liée aux émissions de carbone, les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont divisées en trois « champs d’application » ou « périmètres » distincts en fonction de l’étape où les émissions sont créées dans les activités d’une entreprise et sa chaîne de valeur élargie — comme il est montré dans la Figure 1.

Alors que les sociétés ont davantage de contrôle et d’influence sur leurs émissions des champs d’application 1 et 2, les émissions du champ d’application 3 sont habituellement plus importantes et découlent des chaînes d’approvisionnement des sociétés (« champ d’application 3 en amont ») et de l’utilisation de leurs produits par les consommateurs (« champ d’application 3 en aval »). Il est plus complexe pour les sociétés de faire le suivi ou d’estimer les émissions du champ d’application 3, mais si elles ne sont pas gérées, elles présentent des risques financiers, allant de la perte de compétitivité des produits alors que les consommateurs et consommatrices sont plus sensibles au réchauffement climatique, jusqu’à des coûts du capital plus élevés alors que les assureurs et que les investisseurs visent à gérer leur propre exposition.

Figure 1 : Aperçu des champs d’application et des émissions de GES au sein de la chaîne de valeur d’une société.

Source : Protocole des GES (2013).

Compte tenu de la complexité et de la portée élargie de ces émissions, il n’est pas surprenant qu’à l’échelle mondiale, moins de sociétés divulguent des renseignements liés aux champs d’application 1, 2 et 3, comparativement aux seuls champs 1 et 2, et que les sociétés situées aux É.-U. tendent plus particulièrement à accuser un retard en matière de divulgation liée au champ d’application 3.

Toutefois, le nombre de sociétés, tant à l’échelle mondiale qu’aux É.-U., qui font rapport de leurs émissions du champ d’application 3 a considérablement augmenté d’une année à l’autre. Selon l’indicateur MSCI Net Zero Tracker, en date de janvier 2024, environ 42 % des sociétés cotées à l’échelle mondiale ont divulgué au moins une partie de leurs émissions du champ d’application 3 — une augmentation de 17 % par rapport à il y a deux ans.

Cette tendance en matière de divulgation est aussi constatée par le CDP . Parmi les 1 077 sociétés américaines ayant répondu au questionnaire sur le changement climatique du CDP en 2023, seulement 13 % n’ont pas divulgué leurs émissions du champ d’application 3.

Nous constatons cette tendance dans nos engagements climatiques au sein d’émetteurs américains. Parmi les 100 sociétés avec lesquelles nous interagissons par l’intermédiaire du programme thématique d’engagement climatique de Mackenzie, 41 sont situées aux É.-U., et parmi ces dernières :

44 % ont pris des engagements par rapport à la SBTi (initiative Science Based Target, ou « objectifs fondés sur la science ») ou ont établi des cibles validées par la SBTi. 41 % ont établi des cibles en matière de GES qui comprennent les émissions du champ d’application 3. 73 % font des divulgations conformément au TCFD (Taskforce for Climate-Related Financial Disclosures). 76 % font rapport auprès du CDP.

À partir de nos discussions sur l’engagement climatique, nous constatons une augmentation modeste, mais constante d’une année à l’autre au chapitre de la divulgation des émissions du champ d’application 3. Ci-après figurent certains exemples probants de sociétés américaines qui montrent la voie en matière de divulgation et de réduction des émissions du champ d’application 3.


En tête de peloton : Sociétés américaines au sommet de la divulgation d’émissions du champ d’application 3 selon les engagements de Mackenzie en matière de climat

Marathon Petroleum Corp. (MPC) est une société énergétique intégrée en aval de premier plan située à Findlay, en Ohio. Marathon fournit des déclarations relatives au champ d’application 3, catégorie 11 : Utilisation de produits vendus*, qui constituent la plus importante source de l’empreinte globale de la société en matière d’émissions du champ d’application 3. De surcroît, Marathon a établi, pour 2030, une cible de réduction des émissions absolues du champ d’application 3, catégorie 11, de 15 % sous les niveaux de 2019 à l’égard des produits raffinés. Cette cible s’appuie sur des méthodologies élaborées par la SBTi et Ipieca**, et vise à faire la démonstration du caractère concurrentiel des activités de Marathon au sein du marché mondial.

Linde PLC (LIN) est l’une des plus importantes sociétés de gaz industriels (comme l’ammoniaque et l’hydrogène) et d’ingénierie qui contribue à faciliter la transition vers des énergies propres. Exerçant ses activités dans plus de 80 pays, y compris le Royaume-Uni et les États-Unis, Linde est assujettie à diverses règles en matière de divulgation de renseignements climatiques à l’échelle mondiale. Par conséquent, il n’est pas surprenant qu’à l’heure actuelle, Linde produise des déclarations sur 14 catégories d’émissions du champ d’application 3, représentant toutes les catégories pertinentes pour Linde. Environ 40 % de cet inventaire a été vérifié par une tierce partie à un niveau d’assurance limité. Linde a établi une cible validée par la SBTi afin de réduire ses émissions des champs d’application 1 et 2, et travaille à l’estimation des émissions et à l’élaboration d’une méthodologie en prévision de l’établissement de cibles additionnelles de réduction des émissions du champ d’application 3 d’ici 2026.

WEC Energy Group Inc. (WEC) est l’un des plus importants groupes de sociétés de production et de distribution d’électricité et de livraison de gaz naturel aux É.-U., situé dans le Midwest. WEC a récemment entrepris une révision en profondeur de la totalité des 15 catégories d’émissions du champ d’application 3 au sein de son organisation afin de rédiger son premier inventaire des émissions du champ d’application 3. La divulgation a été le résultat d’un effort pluridisciplinaire, s’appuyant sur des experts en la matière au sein de la chaîne d’approvisionnement de WEC et sur les équipes des finances, de la distribution de gaz, des combustibles, de l’efficience énergétique et de l’environnement, et cette divulgation est supervisée par un comité exécutif spécifiquement chargé des émissions du champ d’application 3. À l’heure actuelle, WEC divulgue des émissions de multiples catégories du champ d’application 3 dans ses rapports sur les facteurs ESG.

* Selon le Protocole des GES, émissions classées dans le champ d’application 3, catégorie 11 : L’utilisation des produits vendus correspond aux GES émis pendant l’utilisation des produits vendus par une société [Source : GHG Protocol (2013) – Technical Guidance for Calculating Scope 3 Emissions (V1.0)]
** Ipieca est une association mondiale sans but lucratif de l’industrie pétrolière et gazière qui se consacre aux enjeux environnementaux et sociaux.

Selon les divulgations publiques et notre propre expérience, les efforts de divulgation et de réduction des émissions du champ d’application 3 de la société se poursuivent même si la SEC a délaissé ce champ d’application.

Quel est le moteur de cette augmentation des divulgations?

Ces tendances en matière de divulgation d’émissions découlent de nombreux facteurs, mais en premier lieu du contexte réglementaire en évolution entourant les émissions du champ d’application 3 et de l’augmentation des règles en matière de divulgation liée au climat à l’échelle mondiale.

Pendant les deux années que la SEC a consacrées aux délibérations quant aux règles finales, une série de règles et de normes en matière de divulgation climatique ont émergé, toutes comprenant des dispositions sur la divulgation des émissions des champs 1, 2 et 3 d’une société. En 2023, la Corporate Sustainability Reporting Directive de l’Union européenne (UE) est entrée en vigueur, le Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité a publié sa norme IFRS-S2, et l’État de la Californie a adopté la S.B. 253, la Climate Corporate Data Accountability Act.

Nous exerçons nos activités au sein d’une économie mondiale : les sociétés ont des chaînes de valeur mondiales, des consommateurs et consommatrices mondiaux et des investisseurs mondiaux. Plutôt que de voir une forme d’« arbitrage comptable » et une course vers le plus faible niveau de divulgation lorsqu’il est question de rapports sur les émissions, nous prévoyons plutôt des divulgations à la hausse de la part des sociétés qui exercent leurs activités partout dans le monde. Les sociétés du Texas qui font des affaires en Californie ou dans l’UE, par exemple, pourraient maintenant être tenues de divulguer leurs émissions du champ d’application 3, sans égard à la décision finale de la SEC.

Nous voyons cette divergence entre les règles de divulgation des émissions du champ d’application 3 entre les É.-U. et d’autres parties du monde comme étant semblable à la divergence de plus longue date entre les Principes comptables généralement reconnus (PCGR) des É.-U. et les Normes internationales d’information financière (IFRS), où les É.-U. ont choisi de conserver leurs propres normes comptables.

Au début des années 2000, l’International Accounting Standards Board a publié de nouvelles normes comptables, les IFRS, qui visaient à établir des normes comptables communes pour l’ensemble du globe. Toutefois, les É.-U. ont continué de suivre les PCGR américains, faisant en sorte que de nombreux émetteurs américains doivent produire leurs rapports en vertu à la fois des PCGR et des IFRS.

La trajectoire des divulgations des émissions du champ d’application 3 est ascendante, et non descendante.

Nous sommes d’avis qu’un changement de paradigme notable s’est produit à l’égard de la divulgation des émissions du champ d’application 3. Même si la SEC a abandonné les exigences en matière de divulgation obligatoire des émissions du champ d’application 3, les émetteurs américains qui choisissent d’avoir accès à des investisseurs et à des chaînes d’approvisionnement mondiaux devront se conformer aux divulgations internationales liées au climat. Ultimement, cela nous porte à penser que la trajectoire des divulgations des émissions du champ d’application 3 sera probablement ascendante, et non descendante.


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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

Pourquoi Investir en Inde : L’Importance des Critères ESG

Investir dans l’économie en plein essor de l’Inde offre une occasion prometteuse de réaliser des rendements substantiels, mais cela s’accompagne également de défis spécifiques. En tant que pays le plus peuplé au monde et l’un des marchés à la croissance la plus rapide, avec plus de 4 400 entreprises cotées, l’Inde attire une attention croissante sur la scène mondiale des investissements. Les flux de capitaux affluent dans le pays, tant de la part d’institutions que d’investisseurs particuliers. Certains renforcent leur exposition existante, d’autres effectuent une première allocation dédiée, tandis que d’autres encore diversifient ou transfèrent totalement leurs investissements de la Chine vers l’Inde.

L’histoire de la croissance économique indienne est particulièrement convaincante. Avec une population de plus de 1,4 milliard d’habitants, une classe moyenne en pleine expansion et des réformes économiques ambitieuses, l’Inde est bien placée pour connaître une croissance significative, favorisant ainsi l’essor de son économie intérieure. Près de 40 % de la population indienne se situe dans la tranche d’âge des 18 à 35 ans (le pourcentage le plus élevé au monde en ce qui concerne la génération Z et les Milléniaux), ce qui stimule les marchés de consommation et constitue le principal moteur de la croissance, indépendamment des événements qui se déroulent aux États-Unis ou ailleurs.

Les infrastructures de l’Inde se modernisent rapidement pour répondre aux besoins de croissance sur plusieurs décennies, avec des projets tels que le métro de Mumbai, les trains à grande vitesse, le réseau d’autoroutes reliant les grandes villes et l’adoption massive des paiements en ligne. Il est manifeste que l’Inde s’engage dans une modernisation à un rythme effréné.

Le pays est devenu un centre mondial de la technologie, de la fabrication et des services, avec de grandes entreprises qui délocalisent leurs opérations en Inde. « Apple ambitionne de transférer la moitié de sa chaîne d’approvisionnement de la Chine vers l’Inde, où un quart des iPhones mondiaux seront fabriqués » (Wall Street Journal). « L’accord de Boeing avec Air India est le plus important de l’histoire de l’aviation civile » (CNBC). « Amazon investira 12,9 milliards de dollars en Inde d’ici 2030 pour construire de nouveaux centres de données » (Nikkei Asia). Et la liste continue…

L’Inde présente une faible corrélation avec les principaux marchés mondiaux – comme le rapporte Bloomberg : 0,27 par rapport au NASDAQ, 0,43 par rapport à l’indice MSCI World, 0,49 par rapport au FTSE et 0,33 par rapport au S&P 500. Ce marché offre donc des opportunités intéressantes pour les stock-pickers, avec un potentiel d’alpha particulièrement important dans les petites entreprises hors indices. Nombreuses sont les entreprises de qualité, encore sous-évaluées, qui offrent des perspectives de croissance considérables par rapport aux entreprises déjà reconnues et ayant atteint leur apogée. Les indices étant rétrospectifs, ils reflètent des succès passés et négligent souvent les petites entreprises, lesquelles ont surperformé les plus grandes au cours de la dernière décennie grâce à leur agilité et leur capacité à s’adapter rapidement à l’évolution des conditions de marché.

Cependant, investir en Inde n’est pas exempt de risques. Des défis tels que la complexité réglementaire, l’instabilité politique, la dégradation de l’environnement et les inégalités sociales représentent des risques considérables. Naviguer dans ce marché complexe exige bien plus qu’une simple analyse financière : il est crucial de comprendre les facteurs Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) qui influencent les rendements d’investissement. La capacité à identifier ces facteurs et à évaluer leur impact sur l’avenir d’une entreprise est primordiale pour atténuer les risques et maximiser les rendements.

Intégration des critères ESG

L’analyse ESG ne doit pas être perçue comme une simple option ou une réflexion secondaire. Elle doit être intégrée à chaque étape du processus d’investissement afin de mieux comprendre le potentiel de rentabilité financière à long terme d’une entreprise, les moteurs de sa croissance structurelle et son impact global sur la société. Cela peut se faire à travers plusieurs approches :

1) Filtrage négatif : Exclure les entreprises ou secteurs ne répondant pas à certains critères ESG. Par exemple, éviter d’investir dans des entreprises ayant un mauvais bilan environnemental, des pratiques de travail peu éthiques ou dont les revenus proviennent d’activités ne générant aucun bénéfice pour la société ou l’environnement.

2) Filtrage positif : Rechercher activement des entreprises qui contribuent de manière significative aux pratiques durables, au progrès social et à une gouvernance éthique. Cela inclut l’investissement dans des entreprises qui font preuve de gestion environnementale, de responsabilité sociale et de pratiques de gouvernance solides.

3) Évaluation qualitative : Chaque entreprise est unique, et les évaluations externes de durabilité peuvent parfois manquer de profondeur. Des rencontres avec les dirigeants d’entreprises pour discuter de leur approche en matière d’environnement, de gestion des salariés et d’actionnariat minoritaire peuvent fournir des informations précieuses pour identifier les leaders dans ces domaines.

4) Engagement : Encourager les entreprises à adopter de meilleures pratiques ESG. Les investisseurs peuvent utiliser leur influence pour promouvoir des améliorations dans les comportements et les politiques des entreprises. Cela est particulièrement pertinent dans un marché comme celui de l’Inde, où l’investissement ESG en est encore à ses prémices.

Il est également essentiel d’identifier des indicateurs clés de performance qui pourront être suivis en continu, afin de mesurer les progrès des entreprises et de quantifier leurs engagements et objectifs. Ces indicateurs représentent des normes générales de transparence et des critères ESG que les entreprises sont tenues de respecter au fil du temps.

En accordant la priorité aux facteurs ESG, en complément de l’analyse financière traditionnelle, les investisseurs peuvent se concentrer sur les opportunités à venir plutôt que sur les succès passés, et ainsi identifier des opportunités inédites avant qu’elles ne deviennent courantes sur le marché.

Conclusion

Alors que l’Inde poursuit sa trajectoire de croissance économique et de réformes structurelles, l’intégration des principes ESG dans les stratégies d’investissement constitue non seulement un impératif moral, mais également une voie privilégiée pour générer de la valeur à long terme et assurer la prospérité de toutes les parties prenantes. À mesure que les exigences réglementaires mondiales deviennent plus harmonisées et imposées à travers les plateformes d’investissement, s’associer à des professionnels expérimentés en investissement est essentiel pour atteindre ses objectifs.

Adopter une approche durable ne se résume pas à faire le bien – c’est également saisir des opportunités de croissance, de résilience et de prospérité durable dans le paysage dynamique de l’Inde.


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Les points de vue et opinions exprimés dans cet article n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue ou la position de l’Association pour l’investissement responsable (AIR). L’AIR n’approuve, ne recommande ni ne garantit aucune des revendications formulées par les auteurs. Cet article est conçu comme une information générale et non comme un conseil en investissement. Nous vous recommandons de consulter un conseiller qualifié ou un professionnel en investissement avant de prendre une décision de placement ou liée à un investissement.

L’économie circulaire, une opportunité pour les investisseurs

Dans leur recherche d’opportunités susceptibles d’apporter un rendement financier supplémentaire, les investisseurs intègrent souvent des considérations qui vont au-delà des mesures financières traditionnelles dans leur processus de prise de décision en matière d’investissement. Ce concept est connu sous le nom d’additionnalité du rendement. L’économie circulaire, dans laquelle les matériaux et les ressources sont réutilisés et les déchets, évités, peut potentiellement offrir des avantages économiques et constituer une voie pour l’additionnalité.

Une étude de l’Université d’Oxford a révélé que les entreprises dotées de solides pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) présentent souvent des risques moindres et de meilleures performances financières à long terme. Cette même étude indique que les entreprises qui ont des stratégies ESG spécifiques et efficaces obtiennent de meilleures performances opérationnelles et que l’évolution de leur valeur boursière est positivement influencée par de bonnes pratiques en matière de développement durable.

Cela pourrait permettre aux investisseurs d’identifier les entreprises qui pourraient avoir des opportunités non réalisées de croissance des revenus ou de réduction des dépenses et de les encourager à adopter des pratiques d’économie circulaire dans l’ensemble de leurs activités. Ce changement n’est pas seulement théorique ; il est déjà en train de se produire. Entre janvier et septembre 2020, les actifs des fonds d’investissement publics axés sur l’économie circulaire ont été multipliés par six, passant de 0,3 milliard de dollars américains à 2 milliards de dollars américains, selon la fondation Ellen MacArthur.

Avantages pour les entreprises et les investisseurs

1. Économies sur les coûts d’emballage

Dans notre économie, nous pouvons constater un gaspillage des ressources dans d’innombrables secteurs et situations. L’emballage, par exemple, peut représenter une bonne partie du coût global des marchandises vendues. La majeure partie de cette valeur est perdue une fois que le consommateur a jeté l’emballage. Pour récupérer cette valeur, le marché se concentre actuellement sur le recyclage de matériaux comme le plastique pour créer de nouveaux produits, tels que des meubles d’extérieur, des matériaux de construction et des tapis de yoga. Cependant, seule une petite partie de ces matériaux recyclables est réutilisée (moins de 12 % dans l’UE, par exemple).

La réutilisation des emballages à plus grande échelle peut représenter une opportunité potentiellement importante. L’industrie de la beauté, par exemple, essaie de réduire les coûts d’emballage en utilisant des bouteilles plus grandes. Certains restaurants et épiceries aux États-Unis offrent réductions aux consommateurs qui apportent des contenants réutilisables : la chaîne de restaurants Just Salad offre des garnitures gratuites aux clients avec des contenants réutilisables. Plusieurs grandes chaînes hôtelières (Mariott International, Hyatt Hotels et InterContinental Hotels) remplacent les flacons de shampoing à usage unique par des flacons réutilisables.

2. Répondre aux préférences des consommateurs soucieux de l’environnement

Les consommateurs accordent de plus en plus la priorité à la durabilité. Selon une étude du Nasdaq, les acheteurs de la génération Z dans le monde entier sont prêts à payer jusqu’à 10 % de plus pour un produit durable. Ils s’intéressent davantage aux questions liées à la durabilité qu’aux marques elles-mêmes et accordent plus d’importance à la durabilité qu’aux mesures d’économie des coûts. Les préférences des consommateurs évoluant vers des produits et services durables, les entreprises qui prennent en compte la durabilité sont mieux à même de fidéliser leurs clients, de conquérir des parts de marché et de stimuler la croissance de leur chiffre d’affaires. En outre, les programmes innovants de réduction des déchets et la conception de produits durables peuvent renforcer l’image de marque et la notoriété d’une entreprise, ce qui lui permet de mieux se positionner dans l’économie verte.

3. Renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement

Le modèle économique linéaire actuel peut conduire à la raréfaction des ressources et, à terme, à leur épuisement, mais un modèle circulaire peut contribuer à atténuer les risques liés à la chaîne d’approvisionnement. En utilisant moins de matières premières, les entreprises sont moins exposées à la volatilité des prix de ces matières. Cette stabilité peut contribuer à la réduction du coût des marchandises vendues tout en aidant à la planification à long terme, car elle réduit la dépendance à l’égard de l’intégration de nouvelles matières premières.

4. Gestion des émissions

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est un pilier central de l’économie circulaire. Pour parvenir à une consommation nette nulle d’ici à 2050, notre économie bénéficierait d’une nouvelle conception des produits, de sorte qu’ils soient fabriqués à partir de ressources réutilisables. En réduisant les déchets à plusieurs stades (de la production à l’élimination), les entreprises peuvent réduire les besoins de production et donc les émissions. La réduction des déchets permet également de diminuer la quantité de matériaux dans les décharges, ce qui réduit les émissions de méthane. Les engagements de neutralité nette pour 2030 et 2050 devenant la norme, les entreprises ont la possibilité d’innover et de mettre en œuvre les meilleures pratiques pour réduire les coûts tout en respectant les engagements relatifs au zéro émission nette (par opposition à l’achat de crédits de compensation du carbone, par exemple).

5. Anticiper les réglementations futures

Les réglementations relatives à l’économie circulaire devraient se développer rapidement dans le monde entier. Par exemple, la Commission européenne a adopté un plan d’action pour une économie circulaire en 2019. En 2022, les chefs d’État et les représentants des gouvernements du monde entier se sont engagés à élaborer, d’ici à la fin de 2024, un accord international juridiquement contraignant visant à mettre fin à la pollution plastique. L’économie circulaire est également un pilier essentiel du pacte vert pour l’Europe, un ensemble de politiques approuvées en 2020 qui visent à rendre l’Union européenne neutre en carbone d’ici à 2050. Des pays en dehors de l’UE, comme le Chili et la Chine, ont déjà adopté des réglementations liées à l’ESG visant à promouvoir l’économie circulaire. En cultivant un état d’esprit innovant et avant-gardiste, les entreprises peuvent commencer à mettre en œuvre des politiques et des procédures d’économie circulaire. Cela peut les aider à éviter d’éventuelles amendes, à réduire les coûts et les risques, et à tirer parti des possibilités offertes par la première marque sur le marché.

6. Diversification des opérations

Participer à l’économie circulaire peut contribuer à diversifier les activités d’une entreprise en matière de conception et de production de produits. En effet, dans l’écosystème circulaire, les entreprises utilisent de vieux matériaux pour créer de nouvelles choses et concevoir des produits ayant une durée de vie plus longue. Cette récupération de valeur peut être développée et mise en œuvre à grande échelle pour un gain économique plus important.

Conclusion

L’économie circulaire est souvent considérée sous l’angle de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais elle peut également offrir des avantages économiques. Les actionnaires peuvent tirer parti de ces avantages lorsqu’ils recherchent des opportunités d’investissement de croissance ou des possibilités de réduction des dépenses pour les entreprises bénéficiaires existantes. La mise en œuvre d’un modèle d’économie circulaire peut aider les entreprises à réaliser des économies financières en récupérant la valeur perdue. Alors que les investisseurs continuent de rechercher l’additionnalité du rendement, ils peuvent encourager les entreprises à mettre en œuvre des pratiques d’économie circulaire, qui pourraient améliorer les rendements financiers tout en contribuant à des changements environnementaux positifs.


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