Conférenciers :
Christine Bergeron, Présidente et chef de la direction, Vancity
Rahul Bhardwaj, Président et chef de la direction, Institut des administrateurs de sociétés
Lara Zink, Présidente et chef de la direction, Women in Capital Markets (Modérateur)
L’AIR a lancé la première session de sa conférence avec une table ronde sur le leadership et la gouvernance avec les chefs de file de l’industrie Lara Zink, Christine Bergeron et Rahul Bhardwaj. Jaqui Parchment, chef de la direction de Mercer Canada, devait également se joindre à l’équipe, mais n’a pas pu le faire en raison de problèmes techniques. Le trio a parlé de l’interconnectivité de la durabilité et de l’inclusion, et des raisons pour lesquelles les directions d’entreprises ne peuvent plus rester silencieuses ou inactives sur ces questions.
« La génération Z se soucie des gens et de la planète, et elle intègre l’ESG dans ses décisions concernant l’endroit où elle travaille et comment elle investit », affirme Zink.
Des pressions sont désormais exercées sur les gestionnaires d’actifs et les cadres de gouvernance pour qu’ils progressent sur les questions ESG. Des mouvements comme #MeToo, Black Lives Matter et le changement climatique ont créé une pression sociale pour adopter ces pratiques, mais en même temps, de plus en plus d’entreprises savent qu’elles doivent adopter l’ESG pour créer de la valeur à long terme, a ajouté Bhardwaj.
Désormais, les entreprises et les gestionnaires d’actifs ne peuvent plus considérer des questions telles que la durabilité environnementale et l’inclusion sociale et économique comme des sphères distinctes. Dans le passé, une entreprise pouvait s’en tirer en se concentrant sur l’environnement ou les enjeux sociaux, mais en réalité, les deux sont intimement liées.
Par exemple, dans le cas du changement climatique, les personnes les moins responsables risquent d’en subir les conséquences, a affirmé Bergeron.
Les entreprises doivent adopter une perspective plus holistique sur la façon de réduire les dommages et de maximiser les impacts positifs pour les personnes, les communautés et la planète. Cela signifie de placer les gens au centre de votre cadre ESG et de se demander comment, spécifiquement, les décisions de l’entreprise ont un impact sur les gens, a ajouté Bergeron. Cela peut conduire à de meilleurs résultats dans tous les domaines.
« Ce sont vraiment des problèmes systémiques et ils nécessitent un système pour changer. Je dirais donc que de se concentrer sur un seul problème est nécessaire, mais insuffisant », a-t-elle déclaré.
En ce qui concerne les gestionnaires d’actifs, l’accent mis sur l’ESG devrait aller au-delà des investissements pour inclure le modèle économique dans son ensemble, en particulier s’ils veulent retenir les meilleurs talents.
Les conseils d’administration du Canada cherchent à apporter des changements
Il s’agit vraiment de relier l’objectif à la création de valeur pour toutes les parties prenantes, explique Bhardwaj.
Les conseils d’administration cherchent maintenant à se structurer différemment, non seulement en ce qui concerne la composition du conseil, mais aussi en matière d’ordre du jour afin de créer plus d’espace pour parler d’ESG, des risques d’atteinte à la réputation ou simplement des risques commerciaux ou associés aux stratégies. Il y a tellement de conformité à faire que les conseils d’administration n’ont pas toujours l’espace nécessaire pour discuter de stratégie entre eux, a-t-il ajouté.
À l’Institut des administrateurs de sociétés (IAS), ils créent des occasions pour les conseils d’administration et les présidents de comprendre ce que font d’autres conseils d’administration prospères et d’apprendre comment ils peuvent suivre la même voie, non seulement dans l’environnement canadien, mais aussi dans l’environnement mondial.
L’IAS fournit également un soutien à ses membres sur la façon dont ils peuvent intégrer davantage la diversité au sein des postes du conseil d’administration et de la haute direction. L’IAS fournit une boîte à outils gratuite sur son site Web et un registraire des administrateurs.
Comment les organisations peuvent favoriser la durabilité et l’inclusion
« Une entreprise ne réussit pas vraiment si l’environnement et la communauté dans laquelle elle opère ne prospèrent pas non plus », dit Bergeron. Si un dirigeant ne voit pas la valeur de la durabilité et de l’inclusion, il devrait lire la recherche sur les risques et les occasions que celles-ci procurent, car il existe une analyse de rentabilisation solide.
Les opinions des employés, des investisseurs, des clients et des consommateurs ont évolué de manière significative et rapide, faisant de l’ESG une occasion stratégique à long terme. Les dirigeants ne devraient pas considérer ces questions comme le travail de leur équipe de durabilité. Au lieu de cela, ils doivent l’intégrer à leur stratégie, a déclaré Bergeron. Et quant à ceux qui n’ont pas commencé, ils sont déjà en retard.
« Si votre modèle d’affaires ne peut pas prendre en charge ces attentes de la société et des parties prenantes, votre objectif est actuellement mal aligné », a ajouté Bhardwaj. « Si vous ne pouvez pas faire l’analyse de rentabilisation, vous n’essayez pas assez fort. Et si vous ne pouvez vraiment pas faire l’analyse de rentabilisation selon votre modèle, vous faites quelque chose de fondamentalement incorrect. »